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Connaissez-vous le canard chasseur de limaces ?

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L'esprit Jardin par L'Esprit Jardin • 28 fevrier 2016 Suivez L'esprit Jardin

Le Coureur indien est l’auxiliaire de premier choix du jardinier pour la chasse aux limaces, car il les adore !

Ce canard ne s’attaque pas aux plantations ou très peu ; de plus, ce qui n’est pas négligeable, il ne gratte pas le sol, contrairement aux volailles. Vous l’aurez tout de suite compris, il s’agit du fameux Coureur indien. Il fait partie de la famille des Anatidés, du genre Anas, de l’ordre des Ansériformes et de l’espèce Anas platyrhynchos domesticus.

Quelques mots sur sa domestication
Les canards domestiques descendent presque tous du canard sauvage (canard colvert -Anas platyrhynchos) avec lequel ils demeurent interféconds. Sa domestication daterait de l’Antiquité, à la fin de la république romaine. Les canards domestiques issus du canard colvert se distinguent par des « cross » qui sont quatre plumes recourbées vers le haut sur la courte queue du mâle.

Le Coureur indien serait originaire des Indes Orientales (Malaisie, Java, Bali et Lombok) bien qu’il existe de nombreuses controverses à ce sujet. Des gravures présentes dans les temples indonésiens témoignent de son existence il y a deux mille ans déjà en Indochine.

Il aurait ensuite été importé en Angleterre en 1835 par un capitaine de la marine intrigué par la curieuse morphologie de cet animal. Il s’est peu à peu répandu en Europe et en Amérique du nord, jusqu’à devenir très populaire à la fin du 19e siècle.

D’abord sélectionné en Angleterre pour ses facultés de ponte, ce n’est actuellement plus l’objectif prioritaire des éleveurs : en effet, son allure en a fait un canard d’ornement prisé et les éleveurs portent toute leur attention sur ses caractéristiques physiques irréprochables ; c’est d’ailleurs la raison pour laquelle ses capacités à pondre sont actuellement en régression.

La couvaison dure de 28 à 30 jours.
La cane pond des œufs d’environ 65 g, avec une coquille blanche pour la plupart des variétés et verdâtre pour les variétés foncées. C’est une excellente pondeuse qui pond en moyenne 200 œufs dans l’année dans des conditions favorables, le record étant de pas moins de 350 œufs en 365 jours !

Elle pond dès l’âge de 6 mois, et poursuit de manière soutenue durant 3, 4 voire 5 ans.

C’est un oiseau sociable ; cependant, il reste toujours craintif, comme la plupart des canards mais il n’est pas agressif. Seule une femelle qui couve vous tiendra à l’écart.

Il préfère la terre ferme car il y excelle à la course. Il est plus heureux au sein d’un petit groupe de congénères. Son cri s’apparente à un sifflement rauque. Il se nourrit essentiellement de limaces, vers, insectes et herbe, et par conséquent de graines ce qui fait de lui le plus actif de tous les canards lorsqu’il s’agit de fourrager.

Il a d’ailleurs longtemps été utilisé en Asie dans les cultures pour éliminer les ravageurs et l’est toujours en Europe dans les fermes pour cette même qualité.

La chair de ce canard est abondante par rapport à sa taille, et elle est savoureuse.

Le coureur indien a également participé à la création d’autres races, comme le canard Orpington et le canard Kaki-Campbell.

Gardons-nous bien d’introduire un autre sang dans nos élevages, ayons toujours le même objectif : sélectionner dans les meilleures conditions sanitaires de souche aptes à produire.
Élever le Coureur indien.

Il boudera le bel abri que vous lui aurez préparé, même s’il fait grand froid. Restez cependant prudents, car les prédateurs (chiens errants, renards) rôdent. Donc, enfermez-le chaque soir.

Petite illustration d’un élevage réussi.
Il y avait en Brabant wallon un éleveur qui participait aux expositions avec des sujets exceptionnels ; il obtenait toujours les meilleurs résultats. Entre juges on se posait la question : « comment fait-il pour avoir de si beaux sujets ? ». Il m’invita un jour à lui rendre visite pour voir son élevage. Je me rendis avec grand plaisir chez lui. Et là, j’ai compris ! Le biotope de chaque race était respecté.

En ce qui concerne les Coureurs indiens c’était presque magique. Superbe ! Ils se tenaient tellement droit que leur queue se balançait entre leurs pattes, leur donnant une allure unique (on aurait dit une longue bouteille de vin). Monsieur De Cuyper m’a alors expliqué un tas de choses -des petits trucs, comme il disait.

Pas question d’une pièce d’eau pour les Coureurs indiens : ils avaient droit à une baignade d’une heure, une fois par semaine ! Son secret était là ! Pouvoir aller à leur gré dans un bassin aurait incité les Coureurs indiens à se baigner journellement, avec pour conséquence un port plus horizontal.

Les mangeoires (des petits seaux) contenant des graines et de l’eau étaient suspendues à la clôture, de telle sorte que les canards devaient se tenir sur la pointe de leurs pattes en s’allongeant, pour enfin atteindre la boisson et la nourriture.

Pour les canetons, Monsieur De Cuyper attendait la 3e semaine pour commencer le même procédé de nourrissage, remontant les récipients au fur et à mesure que les canetons grandissaient.

Il n’y a donc pas de miracle : élever des animaux avec succès demande une connaissance approfondie de la race choisie ainsi qu’une grande capacité d’observation. Monsieur de Cuyper nous a malheureusement quittés depuis plusieurs années déjà. Je lui rends ici hommage pour ses exceptionnelles qualités d’éleveur.

Et la clôture ?
50 cm suffisent pour leur interdire l’accès à certains lieux ; ils réussiront quand même à passer s’ils sont affolés ou poussés. Il est donc conseillé d’utiliser un grillage d’1 mètre pour clôturer le pré.

Si votre enclos est entouré d’un grillage à mailles normales (5 cm), il faudra en remettre un à petites mailles à sa base, sur 50 cm de haut, afin d’éviter la fuite des canards poussés ou celle des canetons.

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