Connaissez-vous cette « ortie de velours » ?

Outre leur nom scientifique et leur nom commun, les plantes héritent souvent de noms vernaculaires très variés. Tantôt ceux-ci font référence à leur usage ou leur vertu (« herbe aux goutteux » pour l’égopode ; « herbe aux charpentiers » pour l’achillée), tantôt à leur forme (le « pas d’âne » pour le tussilage ou encore la « patte d’ours » pour la berce), etc.

Dans le cas de la plante comestible de ce mois, c’est à son odeur que fait référence son surnom peu flatteur « d’ortie puante ». Le langage populaire n’aura donc retenu que l’unique défaut de cette fausse ortie, qui ressemble à la vraie, mais ne brûle pas, que du contraire : ses feuilles sont velues et leur toucher est de velours !

Son odeur, quant à elle, est très particulière et se révèle en deux temps. Lorsque vous roulez le végétal entre les doigts, il s’en dégage une odeur de serpillière moisie peu engageante ; mais si vous persistez, il surviendra par la suite un parfum beaucoup plus agréable de champignon et, plus précisément, de cèpe !

En cuisine, vous en tirerez des merveilles ! Potages, consommés, ravioles, houmous, espuma… Les chefs rivalisent d’imagination pour mettre en exergue le goût convoité de cette lamiacée au nom exact d’épiaire (Stachys sylvatica). Nous vous proposons d’en faire de délicieuses ravioles.

Foi de cuistot, il s’agit ici de l’une des meilleures recettes sauvages que nous connaissons !

Si vous souhaitez tenter l’expérience, explorez les lisières de forêt et repérez ses épis de fleurs pourpres qui trahissent sa présence. Assurez-vous par ailleurs que la tige est carrée et que l’odeur est bien celle décrite. Vous y êtes !

Retrouvez les conseils et les recettes de Lionel Raway chaque mois, dans notre magazine L’Esprit Jardin.