Collaborer avec la terre et ses êtres vivants
Chantal Van Pevenage, qui signe chaque mois la « Rubrique du potagiste » dans le magazine L’Esprit Jardin, vient de publier un ouvrage intitulé Collaborer avec la terre et ses êtres vivants : tout un programme !
Nous l’avons rencontrée pour en savoir plus.
– Le titre de votre ouvrage est intrigant, que signifie-t-il?
J’entends par là qu’il faut prendre le temps d’observer et d’écouter avant d’agir.
En prenant notre temps, nous pouvons en gagner : il arrive souvent que des petits prédateurs viennent nous titiller ; exemple : des pucerons sur des fèves des marais.
En laissant faire la nature, les choses se résorbent parfois d’elles-mêmes ; suite de l’exemple : des coccinelles sont venues pondre près des pucerons et leurs larves se délectent.
Collaborer avec la terre, c’est aussi s’accommoder de tous les petits êtres qui l’habitent, travailler avec eux et, donc, les respecter.
– Est-ce une « méthode » que vous proposez?
C’est plutôt une philosophie de vie. C’est porter un regard différent sur le jardin, la nature, les insectes, apprendre à écouter et à se remettre en question (nous avons le droit de nous tromper !). C’est peut-être aussi apprendre la lenteur.
– Est-ce difficile à mettre en pratique?
Collaborer avec notre jardin demande de le préparer autrement que pour cultiver un carré de terre toujours propre et non couvert.
Il faudra prévoir un plan du potager
– avec des rotations de cultures qui se succéderont d’année en année,
– et des associations entre les légumes, puisque nous savons aujourd’hui qu’ils ne s’entendent pas tous : comme nous, ils ont leurs sympathies et leurs antipathies !
Pour moi, un potager est également un lieu où poussent des fleurs, pour le plaisir des yeux, mais aussi pour apporter de la biodiversité.
Un potager géré en association avec tous ses êtres vivants sera forcément couvert toute l’année : c’est grâce à cette couverture qu’ils s’installeront et qu’un équilibre reviendra petit à petit.
– Quels objectifs souhaitez-vous atteindre avec ce livre?
Informer sur des techniques qui sont nouvelles pour beaucoup de gens et, si possible, susciter des réactions et des changements de comportement. Cultiver un potager est loin d’être anodin.
La démarche ne consiste pas seulement à cultiver des légumes pour sa famille, elle contribue (ou non) à créer une biodiversité à l’emplacement de notre jardin.
J’ai envie d’attirer l‘attention du lecteur sur la notion que « nous formons un tout ».
Notre jardin fait partie d’un ensemble d’autres jardins ; si nous gérons le nôtre en collaboration avec les êtres qui y vivent sans utiliser de produits phytos, nous contribuons au maillage écologique dont notre planète a besoin.
Exemple : souvent dans mes formations, des participants me disent qu’ils sont envahis de ravageurs et que, pourtant, ils ne traitent pas leur potager.
On peut trouver plusieurs réponses à cette situation :
– soit le potager est géré de façon traditionnelle : le sol n’est jamais couvert, pas une mauvaise herbe ne peut pousser, il n’y a que des légumes dans le potager, le jardinier n’a pas tenu compte des sympathies entre les légumes,…
– ou alors le potager est bien paillé régulièrement, le jardinier a tenu compte des associations, des rotations de cultures, etc. mais, tout autour de son jardin, les voisins traitent.
J’ai voulu que le livre soit facile et agréable à lire, tout en laissant passer des messages qui me semblent importants. Bonne lecture !
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